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rating : 9 |
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Depuis "mule variations" et
les concerts de mai 2000 à Paris on n'avait plus entendu parler de
Tom Waits si ce n'est sa participation à l'opéra "Woyceck"
de Robert Wilson. Ce sont justement les morceaux qu il a composé pour
"Woyceck" que Tom Waits publie sous le nom de "Blood
Money" ; réenregistrés tout comme ceux d'"Alice",
autre collaboration avec Robert Wilson créée en 1992 et sortie en même
temps que "Blood Money". Pour les fans de Tom Waits habitués
à un album tous les 4 ans ceci est une très bonne surprise."Blood
money", malgré un manque d'unité regorge de très bonnes
chansons, alternant les ballades et des morceaux plus violents avec
une orchestration toujours aussi fascinante."God's away on Business"
(single) dévoile un Tom Waits rageur ("there's always free
cheddar on a mousetrap baby / it's a deal / it's a deal) sur une
rythmique basique renforçant l'intensité des paroles, alors que les
ballades comme "Coney Island Baby" ou "All The World Is
Green" le voient de nouveau chanter l'amour d'une façon toujours
aussi convaincante. "Alice" quant à lui possède une vraie
unité, il est dur de sortir une chanson du disque tant elles sont
indissociables (même si Tom Waits s'amuse à dérouter l'auditeur
dans "Kommienizuspadt"). On peut néanmoins sortir du lot la
chanson éponyme qui pose l'atmosphère sinistre et pluvieuse de l'album
tout comme "No One Knows I'm Gone" et ses paroles macabres
("the rain makes such a lovely sound to those who are six feet
underground"). La notion de musique poétique embrasse
parfaitement le contenu de l'album, de "Reeperbahn" à
"Poor Edward" et son personnage à double visage, en passant
par la douce folie de "We're all Mad Here". Le jazz de
"Table Top Joe" est un des grands moments du disque, Tom
Waits y retrouvant ses premiers amours musicaux. Le ton sans arrêt décalé
de l'album le rend indispensable aux fans comme aux néophytes qui pourront
s'immerger dans l'univers de l'artiste sans craindre d'être déçu.
-Humphrey Maurice