Cat Power
You Are Free
/matador; 2003/

 

 

 

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www.matadorrecords.com

After advertising photos for a trendy trademark, surprising magazines front covers, a worryingly optimistic song, a pastoral coloured sleeve, we have been expected the worst from Cat Power’s new album: a mature work, wonderful and boring. The fatal point of every discography started off with what’s best in post teenage angst.

Has the neurotics’ favourite got rid of her anxieties ?? Had she discovered the joys of life in the soothing light of Patagonian deserts ?? Had she fell for some posh Parisian electro producer ?? We, poor selfish musical fans, found ourselves secretly wishing ordeals to pursue her. She may suffer and remain forsaken by everyone provided her albums still bring us the same thrills.

Let’s free the reader from this appalling feeling. This album is excellent, all the more that it is actually (and paradoxically) the result of some liberation to a certain extent.

In addition to her mental well-being (and we can refer to the psychological session leaded by one of Magic’s journalist), the freedom reached by the young lady has musical outcomes which here do not consist in new-found femininity, in tedious lifeless wisdom.

Enjoying a larger production (let’s be careful ! even so it’s not Dave Fridmann), You Are Free unfolds our beautiful American girl’s spare and hypnotic song-writing thanks to subtle arrangements whose austere magnificence somehow reminds one of Smog or of a Mormon version of Lisa Germano.

Played on the piano or the guitar, Chan Marshall’s little folk melodies which were once strapped up tight in their bitter straight jacket (in the previous albums) here spread out their wings to be more touching than ever. There are signs of a musical evolution in Chan Marshall’s ethereal work: a duet with classy, for once, Eddie Vedder (‘Evolution’), icy and beautiful back voices scarcely lighted up (‘Good Woman’), heartbreaking strings (‘Werewolf’) or grinding guitars (‘Shaking Paper’).

‘Free’, a nearly pop-song and a should-be hit in a better world, represents maturity of mind according to Cat Power.

Keeping an eye on the lyrics, the listener will cross the gallery of tiny modern anxieties, weeping, to finally find nothing but mirrors. After having tried to phone the young lady in vain in order to ask for her hand, he will come out to have a few drinks in a dismal pub and, drink on his breath, he will praise this essential album.

-Unemployed Fred, translation by SEB WOOd

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in french/en français :
 

Des photos publicitaires pour une marque branchée, des couvertures de magazines surprenantes, un titre d’un optimisme inquiétant, une pochette bucolique et colorée, on attendait le pire du nouveau CAT POWER. Une œuvre de la maturité. Superbe et ennuyeuse. Le cap fatal de toute discographie commencée avec le meilleur des troubles post-adolescents.

L’égérie des névrosés s’était-elle débarrassée de ses inquiétudes ? Avait-elle découvert la joie de vivre dans la lumière apaisante des déserts de Patagonie ? Avait-elle rencontré l’amour dans les bras de quelque producteur parisien d’électro chic ? On se surprenait à espérer secrètement que le malheur continue de la poursuivre, égoïstes que nous sommes, nous les amateurs de musique. Qu’elle souffre, abandonnée de tous, pourvu que ses disques continuent de procurer un frisson identique.

Délivrons le lecteur de cette chronique de cette abominable angoisse. Cet album est excellent – et d’autant plus qu’il est effectivement (et paradoxalement) le produit d’une certaine émancipation.

Car la liberté entrevue par la demoiselle, outre ses conséquences sur son bien-être mental, et on se reportera ici à la séance psychologique menée par le journaliste de MAGIC, a sa traduction musicale. Mais ici point de féminité fraîchement découverte, point de sagesse terne et molle, point de tiédeur.

Bénéficiant d’une production plus ample (attention ce n’est pas encore du Dave Fridmann), « You Are Free » développe l’écriture minimale et hypnotique de la belle américaine au travers d’arrangements subtils dont la beauté austère ne va pas sans rappeler SMOG ou une Lisa GERMANO subitement devenue mormone.

Exécutées au piano ou à la guitare, les petites mélodies folk jusqu’alors sanglées dans leur camisole d’amertume sur les précédents albums, déploient largement leur ailes, plus touchantes que jamais. Voix doublées, avec un Eddie Vedder classieux (Evolution), chœurs glaçants et beaux (Good Woman) à peine teintés de lumière, cordes crève-cœur (Werewolf) ou guitares grinçantes (Shaking Paper), marquent une évolution sonore dans l’espace aérien de Chan MARSHALL.

Exemple parfait de la maturité selon CAT POWER, Free, chanson presque pop et tube potentiel dans un monde mieux fait.

Attentif aux textes, l’auditeur traversera en pleurant la galerie des petites angoisses modernes, ne trouvant que des miroirs. Après avoir vainement tenté de téléphoner à la jeune fille pour lui demander sa main, il sortira boire quelques verres dans un bistrot désolé. Recommandant autour de lui, l’haleine vaguement alcoolisée, cet album essentiel.

-Unemployed Fred

/mar 15th 2003/